La voie antérieure est essentiellement utilisée dans le traitement chirurgical de la Hernie Discale Cervicale ou d’un Canal cervical étroit à un ou deux étages.
Parfois, on l’utilise au niveau du rachis lombaire pour la mise en place d’une prothèse discale ou en complément d’une Arthrodèse postérieure.
Toute technique par voie antérieure à travers le disque intervertébral (ablation complète du disque) nécessite un geste d’arthrodèse associée soit à l’aide d’un matériel bio-compatible (« cage intersomatique ») soit à l’aide d’une greffe osseuse (le plus souvent greffon d’os iliaque prélevé sur le bassin). On y associe parfois la mise en place d’une plaque en avant des disques.
Nous prendrons l’exemple d’un traitement chirurgical d’une Hernie Discale Cervicale.
La hernie discale cervicale
Intervention chirurgicale
L’intervention se déroule dans un bloc opératoire conforme à des normes très strictes de propreté et de sécurité.
Traitement par voie antérieure, au niveau du cou:
Incision cutanée
Vue durant l’intervention du disque
Exemple de radiographie post-opératoire : cage intersomatique auto-stable..
On peut, dans certains cas, remplacer le disque malade par une prothèse totale de disque, permettant ainsi de conserver une mobilité à ce niveau.
Cette prothèse permet une récupération immédiate, sans immobilisation contraignante, et une reprise des activités professionnelles plus rapide.
Les suites post-opératoires
- Les douleurs postopératoires seront bien contrôlées par le traitement analgésique mis en route par l’anesthésiste (jusqu’à la pompe à morphine).
Les douleurs du bras peuvent disparaître dés le réveil ou dans les jours qui suivent l’intervention. Il arrive que le nerf fasse encore mal, même après avoir été libéré, surtout si celui-ci souffre depuis longtemps (« mémoire de la douleur »).
- Une gêne à la déglutition lors de la reprise de l’alimentation solide est fréquente en post-opératoire. La reprise de l’alimentation est donc liquide durant les premières 24H.
- Des cervicalgies persistantes en postopératoire ou secondaire sont habituellement dues à une instabilité de la colonne vertébrale, une insuffisance musculaire et nécessitent un renforcement musculaire. L’opération ne traite que le problème de la racine nerveuse coincée.
- Les déficits moteurs sont les plus rapides à disparaître, les troubles sensitifs peuvent prendre plusieurs semaines. Personne ne peut vous garantir une récupération motrice et/ou sensitive complète en post-opératoire. Il faut souvent attendre plusieurs mois avant de parler de séquelles nerveuses.
- Une difficulté d’uriner est fréquente au réveil (morphine, anesthésie) et dans les 24 premières heures. Un sondage aller retour pourra alors être effectué par l’infirmière afin de vider la vessie.
- Des troubles digestifs (constipation, ballonnement) sont fréquents (morphine, anesthésie) pouvant nécessité la prise de médicament.
Quels sont les risques liés à une intervention chirurgicale ?
Tout traitement, même à l’aide de médicament comme les antalgiques, présente des risques (voire la liste des effets secondaires de vos médicaments).
- L’anesthésie générale, d’ou l’importance de la visite pré-opératoire avec l’anesthésiste
- Difficulté à uriner ou reprendre un transit intestinal durant les premiers jours. Ces troubles disparaissent le plus souvent. La rétention urinaire peut nécessité la mise en place d’un sondage urinaire.
- Survenue d’une phlébite d’un membre inférieur compliquée d’une embolie pulmonaire. Une reprise précoce de la marche diminue ce risque. En cas de terrain à risque, un traitement anti coagulant peut être prescrit à la sortie de la clinique.
- Un décès suite à l’anesthésie ou la plaie d’un gros vaisseau (artère carotide avec saignement abondant en avant de la colonne vertébrale) reste exceptionnel. En cas de plaie d’un vaisseau, il faut alors la recoudre et éventuellement vous transfuser.
- Une plaie de l’œsophage et/ou de la trachée reste exceptionnelle.
- En cas de transfusion (exceptionnelle), risque de transmission de maladie virale ou bactérienne.
- Décompensation de maladies pré existantes (cardiaque, pulmonaire, rénale,…) pouvant nécessité le changement de votre traitement habituel.
- L’hématome compressif comprimant le sac dural (exceptionnel) en post opératoire immédiat est une urgence chirurgicale. Il se manifeste par l’aggravation ou l’apparition de troubles neurologiques moteurs ou sensitif, une tétraplégie ou par une gêne respiratoire par compression de la trachée.
- L’infection du site opératoire (risque rare) nécessitent une reprise chirurgicale (lavage et prélèvements) associée à un traitement antibiotique adapté au germe retrouvé nécessitant une hospitalisation de 7j minimum.
- L’infection urinaire (rétention urinaire, pose d’une sonde urinaire) nécessite un traitement antibiotique. De même, qu’une infection pulmonaire ou une septicémie.
- La méningite (ou infection des méninges) est rare mais très grave.
- La discite (infection du disque) est rare aussi.
- Risque neurologique pouvant aller jusqu’à la paralysie complète du nerf ou de la moelle (la tétraplégie) reste exceptionnel.
- La brèche dure mérienne (enveloppe qui entoure le sac dural) nécessite un repos au lit en décubitus dorsal strict entre 48 à 72 heures en post opératoire immédiat, afin d’éviter des céphalées importantes au lever. Dans de rare cas, une poche (meningocèle) peut survenir nécessitant une reprise chirurgicale, surtout en cas de fuite de LCR par la cicatrice. Si cela arrive, il suffit de recoudre la brèche et de la coller avec une colle spéciale (la colle biologique).
- Le nerf récurrent, qui passe à la partie basse du rachis cervical, peut être lésé accidentellement lors de l’abord. Vous pouvez alors avoir des difficultés temporaires pour avaler votre salive ou pour parler (paralysie récurentielle).